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Mercredi 21 Septembre 2005, Communiqué N°13
Arrivée de la 3ème étape à Camaret :
Les Rochelais... d'un rien au bout de la Bretagne !
Victoire d'un tandem rochelais sur la troisième étape du Tour de Bretagne à la Voile, raccourcie faute de vent dans le chenal du Four. Gérald Véniard et Cédric Pouligny (Scutum) se sont imposés à " La Valbelle ", une balise située dans le nord ouest du Cross Corsen ce mercredi matin à 10h46 après 74 milles parcourus au dédale des cailloux et récifs qui jalonnaient le parcours. Dans leur sillage immédiat suivaient Bostik de Caudrelier-Cammas et Lèbre-FMI de Chabagny-Mahé. Au moteur, les équipages ont rejoint ensuite le port de Camaret, sur la pointe de Crozon, en début d'après-midi après une belle et bonne nuit de nav'. Retour sur cette étape tactiquement et nerveusement dense...
Après une troisième étape privée de vent et rythmée par les courants le long des côtes bretonnes, après une nuit de navigation riche en rebondissements, à l'arrivée d'une manche qu'il a remportée sur le fil dans le Four " chaud bouillant ", Gérald Véniard, co-vainqueur à bord de Scutum (aux côtés de Cédric Pouligny), ne boude pas son plaisir. " Chaque épreuve du circuit Figaro me réserve son lot de bonnes surprises. Et le Tour de Bretagne, c'est de gagner à deux . Avec Cédric, on a déjà beaucoup régaté ensemble en Melges 24... mais jamais aussi longtemps avec une telle intensité. On s'est battus comme des lion ! Cette victoire a bon goût... " , confie-t-il.
Bavard et rigolard, Gérald poursuit le récit de son aventure nocturne : " on a d'abord pris un bon départ, et ça c'est plutôt une bonne nouvelle ! On n'y croyait pas beaucoup à ce parcours dans la pétole, mais il fallait faire en sorte de rester devant. Ce qu'on a fait jusqu'à ce qu'un cornichon - Brossard (Duthil et Lebourdais, ndlr) nous rattrape. On ne les avait pas vus nous recoller autant dans la brume. Et puis on est parti un peu tout seul au large et là, c'est Bostik qui est revenu sur nous. Après la Grande Basse de Portsall, dans le Four, on a eu 3-4 nœuds de courant contraire. Il s'en est fallu d'un cheveu qu'on ne recule pas. Les autres revenaient à vitesse grand V. La fin s'est jouée au marquage pur et dur, on ne perdait jamais de vue que je connais pas trop le coin, et Cédric encore moins. Et puis ce n'est pas très agréable d'avoir Bostik (avec Caudrelier et Cammas, ndlr) aux fesses ! On a mis trois heures pour parcourir les trois derniers milles. La guerre des nerfs ! "
Hauts lieux de la navigation côtière
Sûr en tout cas que les 38 duos bientôt réunis ici, dans le havre de paix de Camaret digne des cartes postales les plus chics, n'ont pas fini de faire et refaire le récit de cette nuit de nav'. De cette nuit passée à régater comme des enragés dans des vents évanescents et aux détours d'un parcours aussi technique que séduisant. Du vent et des courants parlons-en justement. " Il a fait un peu tout et n'importe quoi, une vraie girouette. C'est vrai, on a été en tête pas mal de temps après l'île de Batz, c'était serré avec Scutum. Et puis on est tombé dans un coup de mou. C'est dommage. Mais de finir ainsi 4è, c'est toujours bon à prendre, complète Fred Duthil sur Brossard. Des bulles sans air, des rotations de 50 à 60°. Et puis, c'était très bizarre, le vent s'est levé un peu ce matin dans le brouillard, on a eu jusqu'à 15 nœuds. Et puis, pfffuit... plus rien ! Mais quelle étape intéressante : il a fallu jouer avec les courants et les contres et toujours on se demandait ce qu'il allait bien se passer... "
Pour ne rien gâcher, c'est au rythme des hauts lieux de la navigation côtière, de ces coins mythiques qui restent ancrés dans les mémoires iodées qu'il vente ou qu'il pétole que les 76 marins ont tracé leur sillon. Ploumanach, Bar Ar Gall, l'Ile de Batz, Birignogan, l'Ile Vierge, la Grande Basse de Portsall, le phare du Four et la Valbelle... N'en jetez plus et le tout pour finir à une jetée de cailloux de la pointe de Pen-Hir et de ses côtes aussi escarpées qu'enchanteresses. " Hier, il fallait vraiment être là quand on a laissé la côte de granit rose dans nos sillages. La lune rousse s'est levée... magique. Ce matin, c'était une autre histoire dans le brouillard. Cette navigation reste un très bon moment ", confie Ronan Guérin (Aquarelle.com).
" Chouette des cailloux ! "
Sur ce chapitre, on laissera le mot de la fin à Dominic Vittet, au sens marin en fête après cette troisième étape émotionnellement riche : " Le vent est tombé presque complètement vers 22h30 et il s'est relevé tout doucement au secteur sud. Là nous étions dans le paquet de tête. Il y avait une odeur de terre qui nous arrivait avec le vent thermique de nuit. C'était assez merveilleux. Pour passer l'île de Batz, nous avions le courant avec nous et du vent de sud - sud-est. Nous avons eu la renverse de courant devant Brignogan. Tout le monde s'est dit " Chouette, des cailloux ! " Et tout le monde y est allé ! Vers 4/5 heures du matin, un bouchon de brouillard est tombé alors que nous étions au pied de l'île Vierge. Ca, c'est les cartes qui nous le disent parce que le phare, nous ne l'avons pas vu, ni son éclat d'ailleurs ! Nous sommes passés au pied du phare, pas une lumière, pas un bruit, juste la corne de brume. C'était incroyable, la couche de brouillard était posée sur l'eau et quand elle s'est évaporée nous nous sommes retrouvés, les 15 mêmes, hyper serrés. A 2 milles de la " Valbelle ", le vent est complètement tombé, ça a une fois de plus redistribué les cartes pour les 12 premiers. C'était une belle régate et Scutum a bien navigué ! " Mino a tout dit...
L.F.
Les algues, la galère !
Dans leurs récits respectifs de cette étape nocturne, elle reviennent toujours. Marre des algues qui freinent les monotypes et jouent des mauvais tours. Si la côte des Abers est la première région productrice d'Algues en Europe, ce n'est pas pour rien, les Figaristes en ont tous fait les frais la nuit dernière. Extraits :
Samantha Davies (Skandia) : " Je barrais et Romain (Attanasio, ndlr) n'a pas arrêté de faire l'aller-retour entre la quille et l'arrière du bateau pour checker la quille et les safrans. A un moment, li y a eu une longue algue enroulée autour du bulbe de quille, impossible à retirer. Nous avancions à 8 nœuds sous spi. Mais heureusement, les aussières du bateau étaient à bord. Alors j'ai fait une corde à nœuds et nous en sommes enfin sortis mais Cercle Vert revenait par derrière... "
Charles Caudrelier (Bostik) : " C'est un coin à algues, c'est complètement dingue ! Il fallait vérifier la quille et les safrans toutes les deux minutes. Chacun notre tour nous étions scotchés. Nous étions arrêtés nous perdions 10 minutes, deux minutes après, c'est les autres qui étaient scotchés, ça n'a pas arrêté. "
Ronan Guérin (Aquarelle.com) : " Il a fallu que je plonge. Brrr... J'ai bien essayé de déléguer l'affaire à Yannick (Brestaven, ndlr)... en vain ! J'ai un peu tardé et on a perdu quelques places dans l'histoire... "
Au menu demain, deux bananes...
Demain, jeudi 22 septembre, deux parcours "banane" seront courus en baie de Camaret à partir de 13h. " Cela vaut un journée à coefficient 2", commente Gildas Morvan (Cercle Vert) qui compte bien se " refaire " . "Demain il faudra être bon et demain soir on y verra plus clair ". Même son de cloche de la part de Benoît Petit (Défi Santé Voile-Pfizer), 3è au classement général provisoire : " on fera le bilan demain soir. Sur un parcours banane, tu as vite fait de prendre 40 points. Celui qui ne prendra que 10 points se placera pour le général. "
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